15/07/2018 : un Tigre du platane (Corythucha ciliata)


Je dédierai cette séance d'observation à un insecte retrouvé sur le T-shirt d'un de mes enfants. Quand j'étais petit, on en avait souvent sur les vêtements dans la cour d'école et on appelait ça des "bêtes des platanes". Aujourd'hui, grâce à internet, je découvre que son vrai nom est Corythucha ciliata, ou plus trivialement, le Tigre du platane.
N'ayant pas le temps de faire les observations sur le moment, je garderai l'insecte à l'abri dans une petite boîte pour le détailler le lendemain tranquillement.

Je commencerai par photographier la bestiole avec l'objectif macro 30 mm du Lumix GX80. J'installe mon sujet d'étude sur la table du jardin et sa rigidé cadavérique m'indique qu'il n'a pas trop supporté l'enfermement... Tant pis, ça limitera le flou de bouger.




Le premier cliché ci-dessus, montrant la face dorsale de l'insecte, laisse entrevoir de belles structures en dentelle alvéolée toute en transparence. C'est beau !

Hop, demi-tour, je retourne l'insecte. La face ventrale montre un corps tout noir contrastant avec la blanche transparence du recto. Ha ! il lui manque une patte...




J'ai bien envie de détailler ces ailes de dentelles à plus fort grossissement, alors je range ma bestiole dans sa boîte et je rentre pour installer loupe binoculaire et microscope. Avant de commencer l'observation, je fais un petit détour sur l'ordinateur pour prendre quelques informations qui me seraient utiles. J'y lis que le Tigre du platane est un hémiptère originaire d'Amérique. Cet insecte est un ravageur des platanes et se nourrit en piquant la face inférieure des feuilles qui se décolorent et finissent par tomber, affaiblissant l'arbre infecté.

À la loupe binoculaire (zoom 2,5X), l'insecte est superbe ! Il mesure 3 à 4 mm de long. Il est blanc nacré, avec des zones sombres au milieu des ailes et au niveau du prothorax. Chaque aile présente une bosse, un peu comme le bonnet d'un soutien-gorge. Je me demande à quoi elles peuvent bien servir...?
La tête est recouverte d'un casque de texture gaufrée. Deux épaulettes en forme de rein recouvrent les fémurs antérieurs et moyens. L'insecte est hérissé de petits piquants un peu partout. Les pattes et les antennes sont velues.




La même vue ci-dessous, mais en lumière transmise. Les ailes, le casque et les épaulettes montrent un squelette isolant des cellules alvéolées. C'est très différent des ailes de la mouche ou du moustique que j'avais observées. Surprenant et beau à la fois !




Ci-dessous toujours au zoom 2,5 X, l'autre côté en lumière incidente, permettant de mieux voir le corps de l'insecte. Son aspect est celui d'une petite punaise. Il a des yeux alvéolé, un rostre de piqueur-suceur.




Ces ailes m'intriguent, je suis impatient de les regarder au microscope. J'en détache une et je la glisse sous l'objectif 4X :




On retrouve le même aspect qu'à la loupe. Des alvéoles de taille variable suivant les zones de l'aile, des piquants sur le bord latéral proximal et sur la bosse.

Je grossis ! Une vue ci-dessous de la zone centrale à l'objectif 40X, détaillant ce squelette d'alvéoles pas toujours complètement fermées.




Ci-dessous une vue du bord latéral de l'aile avec les piquants, toujours à l'objectif 40X :




Finalement, cet insecte à la beauté insoupçonnée fut un sujet d'observation étonnant. Si discret et si anodin à l'oeil nu, il révèle à plus fort grossissement une texture de nacre géométrique fascinante à détailler. Pas de regret de l'avoir ramassé !


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