01/08/2014 : des pièces de 2 euros


Depuis ma dernière série de photos, il s'est passé beaucoup de choses. En faisant des recherches sur le mode HDR, j'ai malheureusement constaté que cette fonction n'était pas disponible dans ma vieille version de Photoshop. J'ai donc récupéré une version d'évaluation du dernier Photoshop CC, que l'on peut télécharger et tester gratuitement pendant 1 mois, manière de voir un peu comment ça se passe.
J'y découvre en outre, plein d'autres fonctions qui pourraient m'être très utiles, comme l'alignement et la fusion automatique des calques, des filtres corrigeant les aberrations de l'objectif (vignettage, aberration chromatique…) et la possibilité de réaliser des panoramas à la manière de Calico.

Je me lance donc dans une vaste série de tests pour essayer et comparer toutes ces fonctions. Pour cela, je me servirai d'une petite collection de pièces de 2 € que je me suis constitué ces dernières semaines.




Premièrement, j'ai pensé à une nouvelle technique de prise de vue pour améliorer mes mosaïques. La loupe binoculaire n'ayant pas de platine mobile, je déplaçais jusqu'à présent la pièce à la main (et surtout au pif), avec les défauts d'alignement et les rotations qui vont avec. Désormais, je place la pièce sur une lame en verre que je déplace par coulissement le long d'une règle épaisse, ce qui me permet de garder un bon alignement et une bonne orthogonalité d'une position à l'autre.




Ensuite j'ai fait pour chacune des 9 positions de la mosaïque une série de 8 images avec 8 temps d'exposition différents (1 ms, 2 ms, 3 ms… jusqu'à 8 ms). J'obtiens donc 72 photos qui seront la base de tous mes tests.




Le premier test que j'effectuerai, sera de comparer le rendu des mosaïques faites par Calico et la fonction Photomerge de Photoshop. Ce qu'on peut dire, c'est qu'à partir des mêmes photos, le rendu est très proche, mais pas identique. Pour certaines zones, le rendu de Calico sera meilleur, et pour d'autres, c'est Photosphop qui donnera un résultat plus net. Globalement, les 2 applications se valent.
En revanche, Photoshop est plus rapide pour s'acquitter de cette tâche et a surtout l'avantage de rendre une pièce parfaitement circulaire, alors que celle de Calico a une forme un peu évasée en goutte, parce que je n'ai pas parfaitement aligné les séries du bas et du haut. Avantage donc à Photomerge.

Ci-dessous la mosaïque brute faite par Calico à partir de la série exposée à 5 ms.




Et le résultat de Photomerge pour la même série :




Problème majeur, aussi bien pour Calico que Photomerge : les mosaïques réalisées à partir de séries d'expositions différentes ont des détails topographiques différents ! Elles sont pourtant faites à partir de photos strictement identiques, à part leur temps d'exposition. Le logiciel doit recalculer sa mosaïque à partir de détails différents donnant un rendu différent. Le choix de ces détails n'est pourtant pas aléatoire puisque réaliser 2 fois une mosaïque sur la même série d'image donnera exactement le même résultat. Moralité, je ne peux pas fusionner des mosaïques de différents temps d'exposition. Je devrai retravailler chaque image individuellement pour en faire la mosaïque dans un second temps.

J'en viens à mon deuxième test : comparer différentes méthodes pour fusionner des images de différents temps d'exposition.
La 1ère méthode que j'essaierai est la fonction "Fusion automatique des calques" (à droite sur la photo ci-dessous). Ici, Photoshop se contente de masquer les zones brûlées, laissant apparaître les calques inférieurs moins exposés. Ça fonctionne bien. Le résultat est très proche de l'image d'origine, avec des zones brûlées réduites.
Deuxièmement, j'ai fait un compositage tout simple des différentes expositions en jouant sur l'opacité des calques empilés. Le résultat est un peu moins constrasté, mais la correction des zones surexposées est meilleure (au centre de l'image ci-dessous).
Enfin, j'ai testé ce fameux mode "Fusion HDR Pro" (ci-dessous à gauche). La quantité de réglages est assez déroutante au début, mais une fois chaque réglage testé et paramétré pour ressembler aux 2 autres modes de fusion, on se rend compte que la correction des zones surexposées est la meilleure, au détriment d'une perte de contraste plus importante (qu'on aura aucun mal à corriger par la suite).
Cette fonction HDR est donc vraiment très efficace, mais il faut bien peaufiner les réglages parce qu'on tombe rapidement dans quelque chose de très plat ou alors complètement surréaliste.




Avant d'afficher mes résultats finaux, quelques chiffres...
Je lis sur internet que la pièce de 2 euros est bi-métallique, comme celle de 1 euro, mais la répartition des alliages est inversée. Son centre en maillechort est entouré d'un anneau de cupronickel. Elle pèse 8,5 g et mesure 25,75 mm de diamètre pour une épaisseur de 2,2 mm.

Naturellement, je débuterai mes photos par la première émission de la face commune. Elle représente exactement le même dessin de Luc Luycx que sur les pièces de 1 €, avec une carte des 15 états de l'Union européenne. La seule différence tient dans la valeur de la pièce. La Suède et la Finlande ont toujours ce drôle d'aspect phallique.

La photo ci-dessous est une mosaïque de 9 images dont chacune est une fusion HDR de 8 temps de pose croissants. Viennent ensuite quelques retouches Photoshop : Détourage, Exposition, Niveaux, Balance des couleurs et un petit coup de Netteté optimisée. Je n'arrive toujours pas à avoir des couleurs qui font naturel...




Ci-dessous le même traitement avec la 2ème émission de la face commune, qui a remplacé la précédente à partir de 2007 (ou 2008 suivant les pays).




Je passe ensuite aux faces nationales, avec tout d'abord l'Espagne.
C'est sans originalité qu'on retrouve une représentation absolument identique aux pièces de 1 euro, à l'effigie du Roi Juan Carlos Ier. Je ne reviens pas sur sa description que j'ai déjà détaillée sur ma précédente page. Cependant, en comparant ces 2 versions (1 € / 2 €), on se rend bien compte du gain de la Fusion HDR qui efface complètement les zones brûlées, avec en contrepartie un résultat un peu plat, l'image perdant beaucoup de son relief.




Les pièces de 2 euros sont les seules pièces en euros dont les tranches ne sont pas identiques. Elles sont toutes striées par des cannelures fines sur tout leur pourtour mais présentent des inscriptions différentes pour chaque pays émetteur.
Aussi, pour l'Espagne, on retrouve le chiffre 2 suivi de 2 étoiles, motif répété 6 fois, avec une orientation alternativement inversée haut/bas. Une des étoiles de la série est différente, n'étant pas totalement évidée en son centre. C'est l'étoile complètement à gauche sur la photo ci-dessous.




Les pièces allemandes de 2 euros, elles aussi, reproduisent fidèlement celles de 1 euro en représentant l'aigle qui figure sur les armoiries de l'Allemagne.
Notons simplement la lettre J près le l'étoile à 5h. Elle correspond au poinçon de l'atelier monétaire de Hambourg. J'ai choisi une variante par rapport aux 2 précédentes pièces allemandes que j'ai photographiées, qui affichaient un D (Munich) et un G (Karlsruhe).




Sur la tranche, on peut lire l'inscription "EINIGKEIT UND RECHT UND FREIHEIT", la devise allemande qui se traduit par "unité, droit et liberté".
Un petit aigle (visible ci-dessous à gauche) sépare le début et la fin de la devise.




En Autriche, on reconnaît un portrait de la baronne Bertha von Suttner. Cette pacifiste et écrivain autrichien fut en 1905 la première femme à obtenir le Prix Nobel de la Paix.
À gauche, la mention "2 EURO" (rappelant que l'Autriche et la Grèce sont les 2 seules nations à afficher la valeur de la pièce sur ses deux faces) et la figuration héraldique du drapeau autrichien.
À droite, le millésime "2002".
Tout autour, les 12 étoiles de l'Union européenne.




De profil, l'inscription "2 EURO" suivie de 3 étoiles, se répète 4 fois, avec une orientation alternativement inversée haut/bas, comme pour la tranche espagnole. Toutes les étoiles sont identiques.




La gravure des pièces italiennes représente le portrait de Dante par Raphaël. Dante Alighieri (1265-1321), poète et écrivain italien, auteur du premier poème en langue italienne, est considéré comme le père de la langue italienne. Il figure sur la fresque "La Dispute du Saint-Sacrement", peinte par Raphaël au début du XVIe.
Le portrait est entouré des 12 étoiles de l'Union européenne, avec à gauche, les R et I mêlés de la République Italienne, le millésime et un R en contrebas signant l'atelier de Rome.
Les initiales de l'auteur de cette gravure, Maria Carmela Colaneri, sont visibles près de l'étoile à 5h ("M.C.C.").




Sur la tranche, l'inscription " 2 * " se répète 6 fois, avec une orientation alternée haut/bas.




Pour leurs pièces, les Pays-Bas ont repris rigoureusement la même représentation de la reine Béatrix que sur les pièces de 1 €. On reconnaît en bas le différent du Maître titulaire de 2001, R. Bruens, sous la forme d'une demi-grappe de raisin, déjà vue sur la série des 50 centimes. Et à sa droite, le caducée de l'atelier d'Utrecht.




Sur la tranche, on peut lire la devise nationale "GOD * ZIJ * MET * ONS *" (Que Dieu soit avec nous).




La Finlande a choisi de représenter sur ses pièces des baies et feuilles de plaquebière, Rubus chamaemorus, plante vivace de la famille des Rosacées, typique des pays nordiques où son fruit est utilisé pour les confitures. Elle témoigne l’amour du peuple finlandais pour la nature.
Le millésime est indiqué juste au dessous. Sur la droite, on peut lire un petit "M", la marque du maître, Raimo Makkonen. Tout autour, la couronne contient les 12 étoiles de l'Union européenne.




La tranche affiche l'inscription "SUOMI FINLAND" ("Finlande" se dit "Suomi" en finnois et "Finland" en suédois, les deux langues officielles de la Finlande) suivie de 3 têtes de lion héraldiques. On en voit une à droite sur l'image ci-dessous.




Pour la France, on retrouve l'exacte réplique des pièces de 1 €, l'arbre entouré de la devise française, que j'ai déjà décrits à la page des 1 €.
On note cependant une différence, à côté de la corne d'abondance de la Monnaie de Paris, ce n'est plus une abeille que l'on distingue, mais un petit fer à cheval, différent de Gérard Buquoy, chef du service de la gravure et signataire des euros de 2001 et 2002.

La tranche est identique à la pièce espagnole décrite plus haut, avec l'inscription « 2 ** » répétée 6 fois, alternativement orientée et une étoile différente sur les 12.




La série belge reproduit sur ses pièces de 2 euros de base le portrait du roi Albert II, le même que celui déjà observé sur les 50 centimes et 1 euro. La disposition est exactement la même, le monogramme du souverain est à 3h, dans la couronne de cupronickel, avec le millésime à 5h. Aucun différent n'orne la pièce.
Notez le niveau d'usure avancée de la pièce, qui a dû faire un bon bout de chemin avant d'arriver sous ma loupe...

La tranche est identique à la pièce française ou espagnole, avec l'inscription « 2 ** » répétée 6 fois et une étoile différente.




J'ai ensuite pu trouver une autre pièce belge, mais plus récente, 10 ans de mois et une effigie radicalement plus visible. On remarque les modifications par rapport à la version précédente.
Cette fois-ci le centre en maillechort accueille le millésime et le monogramme royal, mais aussi les lettres BE et 2 poinçons de part et d'autre du millésime.

Un petit tour sur internet et j'apprends qu'en 2008, pour se conformer aux recommandations de la Banque Centrale Européenne, la Belgique a dû modifier ses faces nationales. Il fallait en effet que figure sur les pièces une identification claire du pays (le nom complet ou abrégé du pays). Par ailleurs les 12 étoiles devaient être disposées de la même façon que sur le drapeau européen. Et l'ennui naquit un jour de l'uniformité...
Au passage la Monnaie Royale belge a profité de l'occasion pour ajouter ses deux poinçons et modifier légérement le profil du roi Albert II. Mais, coup de théâtre, en 2009 elle devra faire machine arrière et réafficher l'ancien portait du souverain car les recommandations de la Commission Européenne n'autorisent de modifier le profil d'un chef d'état que tous les 15 ans afin de tenir compte de son changement d'apparence. Et là, forcément c'était trop tôt. (passionnant, n'est-ce pas ?)

Moralité, sur la pièce ci-dessous, émise en 2010, on retrouve les 12 étoiles de l'Union européenne, régulièrement réparties dans la couronne externe. Et au centre, on observe exactement la même effigie que ci-dessus, l'usure en moins, de taille toutefois un peu réduite pour laisser de la place au monogramme, à l'identification du pays juste en dessous (BE pour "Belgique"), au millésime et aux 2 poinçons. Celui de gauche représente la tête casquée de l'archange Saint-Michel, marque d'atelier de la Monnaie Royale de Belgique. Celui de droite figure une plume d'oie, c'est le différent du Commissaire des Monnaies Serge Lesens.
C'est dommage, j'aimais bien la sobriété des faces belges initiales. Je ne comprends le besoin qu'ont certains hommes de mettre leur marque partout. Malsaĝulo ĉie sian nomon skribas.

La tranche est la même que précédemment.




Toutes les pièces euro irlandaises n’ont qu’un seul motif, la harpe celtique, symbole de l'Irlande depuis le Moyen-Âge, et présente sur ses monnaies depuis l'Indépendance de 1922.
À gauche de l'instrument, on retrouve le nom du pays dans la langue et l'écriture traditionnelle gaélique, "éire". Le millésime 2009 est à droite. Les 12 étoiles de l'Union européenne entourent le tout dans la couronne de cupronickel.

La tranche est identique à celle de la France, Espagne ou Belgique.




Dans la partie centrale des pièces grecques, on observe la reproduction d'une mosaïque de Sparte représentant l'enlèvement d'Europe par Zeus métamorphosé en taureau, scène de la mythologie antique.
Comme évoqué plus haut avec l'Autriche, et bien que proscrit par les recommandations de la Commission Européenne, la valeur de la pièce est aussi visible de ce côté-ci de la pièce, avec l'inscription "2 ΕΥΡΩ" (2 euro en grec) sous les pattes du bestiau, la Grèce ayant bénéficié d'une dérogation au vu de son alphabet atypique. On remarque que l'extrémité inférieure gauche du 2 empiète sur l'anneau extérieur, comme sur la face commune.
En haut à gauche, le mot Europe est écrit en arc de cercle et en grec "ΕΥΡΩΠΗ". Le nom du pays n'apparaît donc pas sur cette face, mais il est présent sur la tranche.
La signature du graveur "ΓΣ", pour les initiales grecques de Georgios Stamatopoulos, se situe entre 8 et 9h, près de la couronne. En haut à droite, entre 1 et 2h, se trouve la marque d'atelier de la Banque de Grèce, une feuille verticale.
Dans la couronne de cupronickel, les 12 étoiles de l'Union européenne se disposent habituellement, séparant le millésime 2002 en bas en 2 groupes de chiffres.
On note un petit "S" à l'intérieur de l'étoile à 6h. C'est une particularité de frappe des pièces grecques de l'année 2002. En effet, la Grèce ayant adhèré tardivement à l'Euro, elle a dû faire appel à des ateliers étrangers pour respecter les délais du 1er janvier 2002. Pour cela, elle a fait appel à 3 ateliers, la France pour les pièces de 1, 2, 5, 10 et 50 centimes, l'Espagne pour les pièces de 20 centimes et la Finlande pour les pièces de 1 et 2 euros. Les 3 pays n'ayant été autorisés à faire figurer leurs propres poinçons, ils ont pu glisser une petite lettre dans les étoiles se trouvant à proximité du millésime 2002. Pour la France, on trouve tout naturellement la lettre F, pour l'Espagne la lettre E, pour la Finlande la lettre S (pour Suomi qui signifie Finlande en finnois). Ces pièces, plus rares que celles fabriquées par la Grèce, sont souvent recherchées.
La pièce ci-dessous a donc été frappée en Finlande, et pourtant elle porte quand même la marque d'atelier de la Banque de Grèce.




Sur la tranche, on retrouve la mention « ΕΛΛΗΝΙΚΗ ΔΗΜΟΚΡΑΤΙΑ * » (République Hellénique en grec).




La Slovaquie fait figurer sur ses pièces une double croix surmontant 3 collines, comme sur son drapeau national. En arrière plan, on distingue des rochers stylisés.
Le millésime 2009 et la mention "SLOVENSKO" (signifiant Slovaquie) sont gravés respectivement sur les bords gauche et droit de l'insert.
Près du millésime, on retrouve la marque de l'atelier de Slovaquie, situé à Kremnica. C'est l'un des plus anciens ateliers au monde, il frappe des monnaies depuis 1328. Le poinçon de l'atelier est représenté par les initiales de la Mincovňa Kremnica à l'intérieur d'un cercle portant 2 coins, comme ceux qui viennent frapper les pièces durant leur fabrication.
De l'autre côté de la croix sont visibles les initiales superposées IR et correspondent à la marque du graveur Ivana Reháka.
Les 12 étoiles de l'Union européenne se tiennent dans la couronne. Les 3 les plus inférieures sont intégrées aux collines débordant de l'insert.




Sur la tranche, on peut lire mention "SLOVENSKÁ REPUBLIKA" (République slovaque), puis 3 symboles (une étoile, une feuille de tilleul et une étoile).




Le motif de la pièce de 2 euros du Portugal est l'exacte réplique de celle de 1 euro, avec le 3ème sceau d'Alphonse Ier, entouré des 7 châteaux et des 5 écus. Je ne reviens pas sur sa description.




La nouveauté vient de la tranche, où les inscriptions sont originales et montrent 7 petites tours suivies de 5 boucliers, représentant les armoiries du drapeau portugais. Sur l'image ci-dessous, j'ai photographié la zone frontière entre les châteaux et les écus.





Je termine ici cette série. Toutes les pièces que j'avais trouvées au départ n'y figurent pas. Mais pour ne pas trop surcharger cette page, je vais créer une nouvelle page dédiée exclusivement aux pièces commémoratives.


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